Dicté par l'actualité
On peut toujours
faire un rêve…
« Aujourd’hui, dans
la nuit du monde…, j’affirme avec audace ma foi dans l’avenir de l’humanité. Je
refuse de croire que les circonstances actuelles rendent les hommes incapables
de faire une terre meilleure… Je refuse de partager l’avis de ceux qui
prétendent que l’homme est à ce point captif de la nuit sans étoile du racisme
et de la guerre, que l’aurore radieuse de la paix et de la fraternité ne pourra
jamais devenir une réalité… Je crois que la vérité et l’amour sans conditions
auront le dernier mot effectivement. La vie, même vaincue provisoirement
demeure toujours plus forte que la mort… Je crois que la bonté salvatrice et
pacifique deviendra un jour la loi. Le loup et l’agneau pourront se reposer
ensemble, chaque homme pourra s’asseoir sous son figuier, dans sa vigne, et
personne n’aura plus de raison d’avoir peur. »
Extraits
d’un discours de Martin Luther King
Marche de ce jeudi 19 novembre
Nos marches douces ne sont pas seulement exquises pour le rythme de nos jambes mais elles le sont également pour nos méninges. Il y en a toujours un ou une (souvent les mêmes d'ailleurs) qui ont jeté un coup d'œil sur la toile avant la balade ou qui ont fait appel à leurs connaissances pour nous apprendre quelque chose.
Ainsi, alors que nous tirions gloire d'avoir gravi un dénivelé abrupt d'une quarantaine de mètres, Brigitte nous a rappelé qu'au carbonifère il y a environ 300 millions d'années, nous aurions eu à escalader une faille de mille mètres. Autre surprise, la ville du Creusot a planté un certain nombre de ginkgos bilobas (appelés également arbres aux quarante écus) pour leur résistance à la pollution et leur aspect décoratif.
Cet arbre, seul rescapé d'une vaste famille de plantes fossiles, est apparu à la fin de l'ère primaire il y a plus de 180 millions d'années avant les dinosaures. Il a failli disparaître au milieu de l'ère tertiaire mais grâce à son étonnante résistance, il a survécu aux glaciations dans quelques vallées isolées de Chine. Un exemple extrême de sa résistance est le fait qu'il fut l'une des rares espèces à ne pas avoir souffert de l'explosion de la bombe atomique le 6 août 1945 à Hiroshima. Un ginkgo biloba situé à moins d'un kilomètre de l'épicentre a survécu.
Evitez les pieds-femelles, leurs fruits puent.
Nous partons de la Combe des Mineurs, cité inscrite à l'inventaire des monuments historiques en 1980.
Alors qu'au
Creusot et dans les environs, des logements en immeubles appelés
« casernes » sont privilégiés pour loger les ouvriers et mineurs des
industries locales, une cité composée de maisons est construite en 1826. Sa
construction se fait sans doute à l'initiative des nouveaux maîtres des forges
du Creusot à cette époque, les Anglais Aaron Manby (1776-1850) et Daniel Wilson (1790-1849)], arrivés en janvier de cette
année-là. Le terme « combe des mineurs » est un toponyme qui n'existe
pas à l'origine : en 1830, les habitants de la cité sont aussi bien des
mineurs que des métallos. Sa construction correspond d'ailleurs à l'arrivée au
Creusot d'ouvriers sidérurgistes spécialisés (puddleurs, chauffeurs, lamineurs)
et dont le contrat prévoyait qu'ils soient logés. Un tiers d'entre eux sont
Anglais. Jusque dans les années 1880, le site est appelé « Combe » ou
« Combe des Nouillots »]. En 1850, on
compte 41 logements pour 230 habitants. 5 personnes sont logées en moyenne dans
des logements de 23 m2. À partir de 1880, l'intérieur de
certains bâtiments est modifié afin de permettre l'agrandissement de logements.
Des annexes sont transformées. Vers 1913, quelques logements sont détruits à
l'extrémité de la cité pour permettre la modification du tracé de la rue]. Un lavoir est construit en 1919,
détruit pendant les bombardements en 1943 et reconstruit en 1952. Au début des
années 1970, l'ensemble est menacé de destruction : il est racheté par
l'écomusée du Creusot-Montceau en 1978. Il est réhabilité, inscrit à l'inventaire
des Monuments historiques en 1980 puis cédé à la gestion de l'Office Public
d'Aménagement et de Construction de la Saône-et-Loire]. La cité est
composée de 4 bâtiments accolés et décalés en hauteur de manière à s'adapter à
la pente du terrain. Un cinquième est isolé au-dessus des autres. Chaque
bâtiment est construit en brique recouvertes de chaux, et couvert de tuiles
plates formant deux pans. Chacun contient 4 logements, 2 au rez-de-chaussée,
avec un accès donnant sur la rue, et deux autres à l'étage, l'accès se faisant
par la ruelle du côté opposé. L'ensemble comporte 42 logements. Chaque logement
est composé à l'origine de deux pièces, une salle commune et une chambre, la
cuisine étant reléguée dans les annexes. Les fenêtres de forme presque carrée,
ainsi que la distribution des logements sont directement inspirés des maisons
de mineurs galloises de l'époque appelées dual row. Chaque logement bénéficie d'une
annexe située de l'autre côté de la rue ou de la ruelle à l'arrière qui servait
notamment à stocker du charbon]. Ce nouveau type de logement marque un tournant dans
les logements mis à disposition au Creusot et peut-être en France de manière
plus générale. Jusqu'à cette date, deux types de logements étaient mis à
disposition des ouvriers des usines : à savoir des logements « en
caserne », c'est-à-dire des immeubles constitués d'appartements
généralement situés à proximité immédiate du lieu de travail, voire parfois
dans l'enceinte de l'usine elle-même. Ou alors, les ouvriers devaient se
contenter de l'habitat traditionnel, constituant le tissu rural ou urbain déjà
existant. La cité de la Combe est située au contraire dans un espace à l'écart
de l'usine et des agglomérations et elle permet de loger un maximum de familles
de manière économique sans pour autant en faire un logement collectif puisque
chaque logement bénéficie d'une entrée indépendante. Chaque logement bénéficie
d'annexes permettant de petites activités agricoles (jardinage, élevages de
petits animaux domestiques), qui se justifient notamment par l'origine rurale
d'un certain nombre de ses habitants. Autrement dit, un modèle rural d'habitat
est repris tout en le soumettant aux nouvelles contraintes industrielles et
urbaines.
La Combe des Mineurs et le Parc des Combes
Ce jeudi 19 novembre, nous étions encore un bon
groupe de doux-marcheurs à venir traîner nos godasses sur ce tracé bleu
d’environ 7 km.
Marche douce
relativement salée puisque nous avons commencé par un bon coup de popotin au
départ de la Combe des Mineurs.
Dans sa grande sagesse, Catherine, qui avait chuté lors de la reconnaissance en descendant ces escaliers glissants, a inversé le sens de la marche d'où cette montée éprouvante mais sans danger.
Puis nous avons suivi une portion de la voie
ferrée de notre Union Pacific Railway à nous, le Tacot des Crouillottes
destiné, au début des années 1900, à évacuer les scories des hauts-fourneaux
des usines Schneider.
Arrivés à
l’impressionnante altitude de 482 m, nous aurions bien mâché quelques feuilles
de coca pour vaincre le mal des montagnes mais nous nous sommes sagement
contentés de reprendre notre souffle à la table d’orientation, le Creusot, ses
usines, la Saône-et-Loire et, disons-le, le monde à nos pieds.
Nous longeons le parc touristique des Combes. Seul un corbeau attend la réouverture des manèges.
Nous tournons
ensuite le dos à la ville pour regarder vers la campagne, le massif d’Uchon, le
Plateau d’Antully, le Morvan.
Nous laissons le Parc des Combes derrière nous et
entamons le retour par le Champ de l’Etang,
Le balisage est soumis à rude épreuve. La nature gagnera
nous longeons à nouveau la voie du
petit train et redescendons dans la plaine des Riaux.
Il est 17h. La nuit va
tomber, il est grand temps de rentrer au bercail, de poser les godasses et
d’enfiler nos charentaises.